Ce sera mon premier coup de gueule sur ce site, mais tu vas vite comprendre pourquoi il a sa place ici !
Vincent LEGROUX ou quand la mythomanie atteint son paroxysme !
Nous sortons à peine du COVID, et je ne sais pas pour toi, mais pour moi, la situation est devenue extrêmement compliquée. L’ensemble de mes chantiers d’aménagement TP (deux) sont à l’arrêt. Avec le contexte économique actuel – la guerre en Ukraine qui, après plusieurs années de pause, a fait exploser les coûts d’exploitation – les entreprises de travaux publics et de transport sont en grande difficulté.
Bref : fini pour moi les chantiers de Monchecourt et de Pecquencourt, approvisionnés depuis la couronne de la métropole lilloise. Finie également l’existence même de l’agence Sogea de Somain, car la culture de groupe oblige : ils savent parfaitement comment procéder à des économies d’échelle pour subsister.
C’est là qu’intervient la providence.
Moi, qui cultive depuis longtemps le rêve de revenir à mes premiers amours (le graphisme), j’envisage sérieusement de relancer mon activité. Cette fois, je décide de m’appuyer sur une partie de mon réseau, notamment dans le secteur d’Hazebrouck et des Flandres, où j’avais choisi de ne pas travailler jusqu’ici… tout simplement parce que j’y vivais.
J’entretenais déjà certaines relations avec Stéphane. Et pour ceux qui me connaissent bien, mes « leaders d’opinion » ne sont pas Elon Musk ou Bill Gates. J’aime m’entourer de personnes accessibles, qui m’inspirent et me donnent envie de grandir, de m’améliorer et de progresser encore et encore. Stéphane correspondait à tout cela.
Il m’avait confié un projet de portraits pris sur le vif pour son organisme de formation, À l’école des chefs / Nos Brigades Solidaires, qui venait de naître à Hazebrouck. Avec une grande fierté, j’avais tenté, à mon humble niveau, de relever ce défi.
Jusqu’ici, tout va bien, non ?
Une opportunité qui semblait idéale
Lors d’une rencontre hasardeuse sur la place d’Hazebrouck, je croise Stéphane. Après quelques banalités sur la situation économique difficile, il m’annonce qu’il a pris la décision, avec un grand ami à lui, d’ouvrir une société de lobbying.
Son ami, Vincent Legroux, est, selon lui, un personnage de l’ombre. Il connaît toute la scène politique et fait partie du cercle proche du gouvernement. Il est en mesure d’actionner bien des leviers, que ce soit au niveau régional ou national.
Si, si, si… bien entendu !
Moi et la politique, non merci. Mais bon, passons.
Quelques jours plus tard, Stéphane m’appelle pour me demander si je serais intéressé par un projet : monter un plan de communication complet pour un événement inédit. Cet événement devait réunir des personnalités du monde du sport et de l’entreprise autour des valeurs du sport et de la santé.
« Tu seras payé, c’est moi qui te paierai. Pas d’inquiétude. Si ça t’intéresse, je passe te voir ce soir. »
Un grand oui, sans hésitation !
Le défi commence
Je n’avais jamais rencontré Vincent Legroux. Comment allait-il prendre les choses ? Il ne me connaissait pas. Comment pouvait-il avoir confiance en moi pour un projet d’une telle ampleur ?
Après un échange sur ma vision de l’événement et sur la communication à adopter, nous nous sommes mis d’accord : amorcer par des vidéos et annonces sur les réseaux sociaux, tout en rendant l’événement accessible à tous.
Je devais également m’occuper du site internet (avec billetterie en ligne) et de toute la partie graphique : fonds de scène, flyers, affiches. Comme souvent, je partais de zéro, avec pour seules ressources mon imagination et Google.
Le hic ? L’événement était 15 jours plus tard.
Un travail titanesque
Sans pression (ironie), je devais répondre aux attentes d’un homme qui, soi-disant, connaît « tout le monde ». Mon objectif était clair : lui plaire, ou au moins satisfaire ses demandes pour espérer qu’il m’ouvre des portes.
En un peu plus de 72 heures, après des jours et des nuits de travail acharné, le résultat était là. Les félicitations et les hourras ont suivi.
Consultant indépendant pour une société de renom (7ᵉ ou 8ᵉ fortune des Hauts-de-France), Vincent m’a placé sous le feu des projecteurs. Je me retrouvais invité dans des bureaux de cette entreprise comme un membre de la famille, comme si tout cela était normal.
Petit à petit, il m’a fait croire que ma légitimité n’était plus à prouver. Mais tout cela n’était qu’un mirage.
La désillusion
C’est en écoutant ma petite voix intérieure que j’ai ouvert mon ami Google et découvert la même photo dans les premiers résultats de « Google Images ».
La suite ? Si tu me connais un peu, tu sais comment cela s’est passé. Mais je peux te dire que faire semblant de rien, en espérant que le temps efface cette fâcheuse histoire, ce n’est pas mon style. Après tout, moi aussi, il m’a trompé…
C’était censé être ton grand ami depuis toujours ? Vous aviez monté une boîte ensemble ? Depuis quand on monte une boîte avec quelqu’un qu’on ne connaît pas vraiment ?
Enfin, c’est désormais une expérience du passé. Et comme toutes les mauvaises expériences, elle nécessite souvent quelques ajustements.
J’ai perdu des proches dans cette aventure, certains auxquels je tenais vraiment. D’autres que je considérais comme des leaders à mes yeux. Mais je ne peux pas faire semblant, je n’ai jamais su le faire, et c’est ainsi que je suis fait.
J’y ai également beaucoup gagné : en sagesse, en expérience. Le simple fait de te l’écrire aujourd’hui me permet d’avancer encore un peu. Et d’accepter que, même le plus grand des drames, avec le temps, peut devenir bénéfique à l’accomplissement de soi.
